PESSAC
Deux origines pour le nom de Pessac : l’une celtique dont la racine PECT qui en gallois a donné PAITH signifiant, entre autre, vaste étendue sans forêt, l’autre romaine justifiée par la présence d’une villa romaine (PECCIUS). Une mosaïque romaine découverte en 1882 dans le cimetière entourant jadis l’église Saint-Martin nous apporte le témoignage de la présence d’une villa.
Lors de l’arrivée des Romains, la terre qui deviendra Pessac était une clairière peu cultivée dans un site de forêt où l’on péchait dans ses ruisseaux, tels le Peugue, le Serpent ou l’Artigon, où l’on chassait et exploitait des carrières d’argile le long de la voie romaine (actuellement lieu dit La Tuilerane, au parc industriel).
À Pessac passaient les pistes du bronze et du sel ou via salariae arrivant par Salles et Boï. (La Teste).
C’est dans un texte du Pape Alexandre III (1159-1181) qu’apparaît pour la première fois le nom de Pessac. Il s’agit d’une bulle adressée à Bertrand, archevêque de Bordeaux, lui enjoignant de frapper d’interdit les terres d’Amanieu de Pessac.Les seigneurs autour des terres vassales de Pessac étaient Veyrines (de Mérignac) et Ornon (de Gradignan), dont dépendra la paroisse alternativement au cours des siècles.
Au 12ème siècle, Pessac dépendait du Comté d’Ornon (seigneurs apparaissant à la fin du 11ème siècle) dont les ruines du vieux château féodal se dressaient encore dans Gradignan il y a quelques années. Du lieu dit aujourd’hui il reste un château plus récent ainsi qu’un moulin sur le cours de L’Eau Bourde.
Au 12ème siècle, Pessac dépendait du Comté d’Ornon (seigneurs apparaissant à la fin du 11ème siècle) dont les ruines du vieux château féodal se dressaient encore dans Gradignan il y a quelques années. Du lieu dit aujourd’hui il reste un château plus récent ainsi qu’un moulin sur le cours de L’Eau Bourde.
Les seigneurs autour des terres vassales de Pessac étaient Veyrines (de Mérignac) et Ornon (de Gradignan), dont dépendra la paroisse alternativement au cours des siècles.
Au 12ème siècle, Pessac dépendait du Comté d’Ornon (seigneurs apparaissant à la fin du 11ème siècle) dont les ruines du vieux château féodal se dressaient encore dans Gradignan il y a quelques années. Du lieu dit aujourd’hui il reste un château plus récent ainsi qu’un moulin sur le cours de L’Eau Bourde.
De cette époque date vraisemblablement la première église de Pessac (remaniée au 15ème siècle), puisque l’hôpital de Bardanac sous sa forme primitive disparue, en dépendait au départ. En effet, en 1235, Pérégrine de Pessac, épouse de Raymond Bernard de Blanquefort, seigneur de Veyrines, donne une lande à l’hôpital de Bardanac.
En 1250 Pessac n’était qu’une paroisse, dite Saint Martin de Pessac. Elle était encadrée par les paroisses de Saint Vincent de Mérignac, le Peugue séparant les deux paroisses, Sainte Eulalie, Saint Pierre de Gradignan et Cestas (Sixtas, à six lieues de Bordeaux).
Elle faisait déjà partie de la banlieue de Bordeaux où elle apparaît pour la première fois dans les Établissements de Bordeaux vers 1253-1254. On pouvait y voir une église au milieu des vignes et des champs entourée d’un minuscule cimetière, une douzaine de maisons au Poujeau (du latin podium, éminence), le manoir de Goth au Forestier , une maison noble à Ivrac (Haut-Livrac), une autre à Haut-Brion (Verthamon) jouxtant l’exploitation viticole de Haut-Brion.
Au 14ème siècle, on dénombrait 50 feux à Pessac (350 h). A cette époque, la population totale de l’Aquitaine était de 650 000 habitants, Bordeaux en comptait 30 000, Paris 80 000. Aujourd’hui, il y a 250 000 habitants à Bordeaux et 60 000 à Pessac.
La vigne s’étendait de l’Alouette à Haut-Brion et de Bellegrave à Fontaudin, le reste étant constitué de bois sur les sables, de prés et de champs près des ruisseaux.
C’est la Forêt Royale qui, à partir de Talence, séparait Bordeaux de Pessac et de Gradignan.
Au 15ème siècle, il existait à Pessac des plantations de châtaigniers (La Châtaigneraie) dont le bois précieux servait à la fabrication des barriques, des plantations d’osiers servant à attacher les vignes et des plantations de pins pour la résine.
Un village nommé le Monteil figure dans un titre du 24 février 1466.
Au 17ème siècle, il y avait un moulin à vent sur sa place.
La commune possédait six bornes féodales dont il reste un exemplaire toujours à sa place originelle à Magonty, en limite des communes de Pessac, Mérignac et Saint-Jean d’Illac : elle est nommée Borne des Combes sur le cadastre de 1813. Les autres furent déplacées aux principaux croisements et surmontées en 1869-70 de croix de mission : c’est le cas pour celles du Monteil et de Noès toujours en place aujourd’hui.
Quelques noms de villages à Pessac : Nauest ou Noès (du latin nauda, lieux marécageux), Madran (du nom d’un notaire du 14ème siècle, Pierre Madéran), La Daune et Centou (près de Madran).
Au 16ème siècle, les maisons de maîtres se trouvaient à Haut-Brion, au Poujeau, à Madran, Condom, Fontaudin et Brivazac.
La petite maison noble de Livrac apparaît sur des documents en 1580. Ses terres s’étendaient sur les anciens marais et terres de Sainte Marie et de Goth, entre l’Alouette et le Peugue, sur ce qui sera Monballon et Belle-Assise.
Au 18ème siècle, Pessac comptait 94 feux (foyers) environ 550 habitants.
Selon une visite pastorale de 1751, il n’y a point de lieu principal de la paroisse. Elle est distribuée en villages ou hameaux (11) dont le bourg de l’église. Il y a en outre 18 maisons ou métairies.
Le Poujeau était jusqu’au milieu du 19ème siècle le village le plus important de la commune.
Au siècle dernier, de nombreux châteaux s’étaient implantés à Pessac, notamment, le château de Cazalet, dont le premier domaine existait déjà au 18èmesiècle et remis en état récemment, le château de Brivazac, aujourd’hui inclus dans le domaine universitaire et transformé en centre équestre, le château de Belles-Graves, aujourd’hui haut lieu sportif à Pessac, le château de Camponac, connu depuis 1610, nouvelle médiathèque de Pessac, puis tant d’autres disparus comme le château de Saige, qui produisait en 1898 quinze tonneaux de vin rouge, les châteaux de Madran, de Momballon, de Fanning Lafontaine, du Vallon…Tous ces châteaux en majorité possédaient un vignoble, faisant de notre commune un haut lieu de production du vin.
La plus ancienne maison de Pessac encore debout aujourd’hui est le Vieux Logis de Haut-Brion (126, avenue Jean Cordier).
Aujourd’hui, comme nous l’avons déjà signalé, Pessac compte 60 000 habitants, la vigne s’est réduite à quelques hectares de très haute qualité, les routes et autoroutes quadrillent son espace ; il nous reste quelques châteaux ou maisons de maître réhabilités.
La ville a perdu son caractère champêtre au profit d’une cité urbaine d’importance, mais n’est-ce pas avec un peu de nostalgie que nous regardons ces vieilles cartes postales nous laissant découvrir un paysage malgré tout bien sympathique.
Saurons nous demain lui garder une dimension humaine…
Quelques précisions sur Camille Jullian et Léo Drouyn, tous deux éminents historiens et habitant Pessac au siècle dernier.
En effet, Camille Jullian, né à Marseille en 1859, habita le domaine de Condom-Azam à Pessac (actuellement avenue Azam, près du parc Razon).
Chargé à la faculté des lettres de Bordeaux du cours d’histoire de Bordeaux, savant et remarquable écrivain, il est l’auteur d’ouvrages sur Bordeaux et l’Aquitaine qui n’ont jamais cessé de faire autorité, en particulier son Histoire de Bordeaux constamment rééditée depuis un siècle.
Quant à Léo Drouyn, né en 1816 à Izon, il séjourna à Pessac , Villa Ladonne. Nous lui devons également de nombreux ouvrages sur Bordeaux. Archéologue et aquafortiste, il a publié de nombreuses études archéologiques. C’était un historien local abondant et précis. La Guienne militaire, Bordeaux en 1450 et les Variétés girondines resteront de très grands livres d’érudition locale.
Autre personnage célèbre à Pessac, MONTESQUIEU, né au château de la Brède en 1686, magistrat et écrivain, membre de l’Académie française, il est connu notamment pour avoir écrit Les Lettres Persanes et L’esprit des Lois. En 1726, il fait l’acquisition à Pessac d’un domaine afin d’y planter de la vigne. Celui-ci prit le nom de domaine de Bacalan.
Aujourd’hui, ses actuels propriétaires ont récemment replanté le domaine d’un jeune vignoble.
Toujours pour l’anecdote, vers 1840, un dénommé Pierre Hugues possédant un domaine à Pessac, y expérimenta un nouveau procédé de récolte de la résine, dit pot ascentionnel. Ce procédé fut reprit quelques années plus tard et se généralisa sous l’appellation du pot HUGUES.